La grande mission des moteurs de recherche est d’indexer le contenu présent sur Internet, de l’organiser, et de proposer les plus pertinents dans leur pages de résultats de recherche. Mais au delà du seul contenu d’une page, les moteurs de recherche sont capables de déterminer les relations entre ces pages. Pour ce faire, les liens entre ces pages sont analysés.
De manière générale, un lien d’un site vers un autre est considéré comme un “vote”. L’émetteur du lien endorse le contenu de la page vers laquelle ce lien pointe. Dans ce contexte, les liens ont pris une part grandissante dans l’esprit des référenceurs, allant jusqu’à faire l’objet de stratégies complètes, en plus du trafic qu’ils sont susceptibles d’apporter. Voici comment sont nées les stratégies de LinkBuilding.
Le Linkbuilding, c’est quoi ?
L’idée est simple : créer des liens entrants vers son site de manière à en améliorer le référencement naturel. Seulement voilà, il n’y a pas plétore de solutions pour générer des liens. A vrai dire, j’en identifie trois principales :
Les liens “auto-générés”,
Les liens “demandés”
Les liens “mérités”.
1. Les liens “auto-générés”.
Il existe des centaines de milliers de sites vous permettant de créer vous même des liens pointants vers votre site. Qu’il s’agisse d’annuaires (dans lesquels vous pouvez ajouter une description de votre société), de commentaires sur certains sites, de signatures dans les forums, profiles utilisateurs dans certains sites, etc. Ce sont très souvent des liens de mauvaise qualité, qui auront relativement peu d’impact sur le référencement de votre site. Pire encore, la surutilisation de ce type de liens pourrait être perçue comme de la suroptimisation, pénalisée par Google (d’autant plus depuis Penguin, en Avril 2012).
2. Les liens “demandés”.
Vous avez probablement reçu des emails dans ce sens : le webmaster d’un autre site que le votre vous invitant à insérer un lien pointant vers son site, ou vous invitant à échanger des liens, voire à payer pour faire partie d’un listing quelconque. Il s’agit là encore de pratiques tristement très répandues. C’est pratique que Google pénalise, en témoigne l’affaire Rap Genius, que vous avez peut être suivie dernièrement. Rap Genius aurait été dénoncé à Google à la suite de demandes de liens par email à des blogueurs.
3. Les liens “mérités”
Mes préférés : il s’agit des liens reçus naturellement, par des sites de qualité faisant référence au contenu (lui aussi de qualité) que vous avez publié sur votre site. C’est ce que j’appelle du LinkBaiting.
Le LinkBaiting, c’est quoi ?
Contrairement au LinkBuilding, ‘construction de liens’ qui implique une action sortante, le LinkBaiting, ‘Amorçage -dans le sens pêche du terme- de liens’ implique la création de bons appâts, à savoir du contenu de qualité (Et ouais les amis, 17/20 au bac d’anglais).
Notre cher ami Matt Cutts définit le linkbaiting comme du contenu qui attire l’attention des autres, qu’il s’agisse de contenu informatif, graphique, ou controversé, et entre dans les pratiques “white hat”, sans risque de pénalisation de la part du Google, par exemple (source).
A la vue des updates de l’algorithme de recherche, et aux pénalisations à répétition parfois très médiatisées ces dernières années, il s’agit d’une tendance de fond : Google vise à mettre fin aux pratiques black-hat, notamment en termes de liens. Je préssens donc que des stratégies “non-naturelles” vont avoir de moins en moins d’impact en termes de référencement, jusqu’à être pénalisées à moyen terme.
Voir au delà du référencement ‘strict’.
Il est parfois difficile de voir “au delà” des liens, dans la mesure où ils ont toujours été, historiquement, une métrique importante du référencement. Peut être alors, faut-il essayer de voir plus loin que le référencement au sens strict du terme.
La grande idée derrière le link baiting est que du contenu de qualité sera ‘partagé’ naturellement, ce qui aura des conséquences pour le référencement, certes, mais pas uniquement. Chaque lien incorporé dans un contenu de qualité ‘extérieur’ va créer de la notoriété, du trafic referral, qui sera lui aussi partagé, pris comme source, etc. et donc susceptible d’être vecteur d’audience.
Dans ce contexte, Il faut voir plus loin que le premier niveau, et que le premier lien. L’article partagé et repris va générer des liens de second niveau, puis de niveaux inférieurs, etc. Cela va contribuer non seulement au référencement, mais surtout à la notoriété du site, et générer là encore du trafic qualifié, susceptible de convertir.
Je suis donc partisan de la création contenu au sens large, qu’il soit hébergé chez vous où sur un site tiers, que vous en soyez l’auteur ou non, du moment que son déploiement est dans le respect des guidelines Google. A titre d’exemple, les liens de cet article sont nofollow, et je reste néanmoins convaincu de l’utilité d’un guest blogging fait ‘intelligemment’ dans le cadre d’une stratégie de contenu (Big up Brusacoram 🙂 )
Que faut il retenir de tout ça ?
Il s’agit d’une problématique extrêmement vaste, mais je vous propose de garder seulement 3 choses en tête lors de vos décisions futures relatives au référencement.
1. Pensez qualité plutôt que volume.
Le SEO n’est (ou ne sera plus) ‘scalable’. Les éléments qualitatifs (longueur, profondeur, viralité, etc.) des contenus que vous publiez importeront plus que le volume de contenu publié. De fait, écrivez pour les gens, pas pour les crawlers. Ce sont bien les gens (et non les crawlers) qui vont lire, aimer, partager, créer des liens vers votre contenu.
2. Pensez Google Guidelines. Toujours.
Les règles du jeu changent rapidement, et pour l’heure il n’existe pas de contre pouvoir. Alors gardez bien les règles en tête, et tenez vous informés surtout si vous êtes dans la zone grise : ce qui est encore acceptable aujourd’hui ne le sera pas nécessairement demain.
3. Pensez auteur plutôt que page.
Le snippet Auteur se démocratise, et dans le même temps le Page Rank est de plus en plus laissé à l’abandon. Cela pourrait être interprété comme un signe de la volonté de Google d’attribuer de l’importance aux auteurs plus qu’au domaine sur lequel le contenu a été publié. Il apparait donc primordial de nouer des relations long terme avec les auteurs à l’avenir.
Rédigé par Vivien Garnès
C’est sûr que les liens qui se font naturellement par les lecteurs et par ceux qui partagent le contenu sont bien plus intéressants. Mais je pense qu’il est nécessaire de générer des liens quand on lance son site, car pas de trafic. Or pas de trafic = pas de visiteurs = pas de partage.
Merci @Axel 🙂
Effectivement, il peut être difficile de tirer pleinement parti de cette approche dans un premier temps. Ceci dit, les deux méthodes sont susceptibles de générer un peu de trafic et (cette opinion n’engage que moi), je préfère concentrer mes efforts dans le production de contenu susceptible de générer du trafic SEO ‘Longue traine’ plutôt que de faire de l’annuaire.